Avis – Berserk T. 42 : Dans l’Ombre de Kentaro Miura

Le tome 42 de Berserk est enfin sorti, marquant un tournant important dans l’histoire de ce manga culte. Cette publication revêt une importance particulière pour les fans du monde entier, car il s’agit du premier volume à paraître depuis le décès tragique de son créateur, Kentaro Miura, en mai 2021. Le maître mangaka, connu pour son style graphique unique et sa narration profonde, nous a quittés à l’âge de 54 ans, laissant derrière lui une œuvre inachevée qui a marqué des générations de lecteurs. Son décès a suscité un flot d’émotions et d’hommages, car Miura a non seulement créé un univers sombre et fascinant, mais il a également révolutionné le genre du dark fantasy avec Berserk. Ce tome 42 est donc bien plus qu’une simple continuation de l’histoire : c’est un hommage à un créateur visionnaire et une exploration de l’avenir de son héritage.

• Titre : Berserk T.42
• Scénario & Dessin :  Studio Gaga sous la supervision de Kouji Mori
• Edition : Glénat
• Date de parution : 10 juillet 2024

« Bersek » s’aura-t-il survivre à son auteur ?

En tant que fervent admirateur de Berserk, l’attente pour ce tome 42 a été à la fois excitante et teintée de crainte. Excitante, car c’est une opportunité de replonger dans cet univers captivant que nous chérissons tous ; teintée de crainte, car sans l’esprit inégalé de Kentaro Miura à la barre, il est légitime de se demander si le manga saura conserver son essence unique. L’équipe de Studio Gaga, composée des assistants de Miura, a repris le flambeau avec l’intention de rester fidèle à la vision originale. Cependant, pour beaucoup, la question demeure : le manga pourra-t-il garder ce qui fait de Berserk une œuvre aussi singulière ? J’espère sincèrement que cette reprise saura honorer l’héritage de Miura tout en donnant à cette épopée une conclusion digne de ce nom.

Guts, tu n’as pas fini de souffrir

Ce tome 42 reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, continuant à explorer le parcours de Guts et de ses compagnons alors qu’ils se retrouvent confrontés à de nouvelles menaces et à des dilemmes moraux toujours plus complexes. On retrouve le thème central de la lutte contre la fatalité, propre à l’univers de Berserk, tout en découvrant de nouveaux aspects du monde qui n’avaient été qu’évoqués auparavant. Ce volume met également en lumière des révélations surprenantes sur les aspirations des personnages et la direction que prend leur quête, avec un accent particulier sur le développement émotionnel et psychologique de chacun. Le tout est entrecoupé de scènes de combat épiques et d’une tension narrative qui rappelle les meilleurs moments de l’œuvre originale.

Je reste volontairement vague sur les évènements qui s’y déroulent car ceux-ci m’ont surpris. Alors que les derniers tomes semblaient apporter un peu de paix à Guts & Casca notamment. Il semble que c’était pour mieux plonger nos heros à nouveau dans les tourments de la causalité. Vite, allez découvrir tout cela !

L’héritage visuel de Miura est bien présent

En ce qui concerne les illustrations, il est indéniable que ce tome reste fidèle au style caractéristique de Kentaro Miura. Les dessins continuent de capturer cette ambiance sombre et détaillée qui a fait la renommée de Berserk. Les traits fins, les ombrages minutieux et le souci du détail extrême dans chaque scène sont toujours présents, reflétant la minutie et le dévouement que Miura consacrait à chaque page. Son utilisation de contrastes marqués et de compositions complexes, qui parviennent à immerger complètement le lecteur dans l’univers de l’histoire, est également préservée. Les paysages lugubres, les créatures cauchemardesques et les expressions intenses des personnages sont des éléments toujours aussi percutants et qui rendent hommage à l’héritage visuel de Miura.

Un nouveau cycle pour Berserk et son héros Guts ?

Alors que je pensais que nous nous approchions lentement mais sûrement de la fin de cette œuvre magistrale, j’ai eu l’impression, en refermant ce tome 42, qu’au contraire, un nouveau cycle était en train de se dessiner. Ce tome ne répond pas à toutes les questions ; il en pose de nouvelles, plongeant encore plus le lecteur dans l’incertitude et le mystère quant à l’avenir de l’histoire. L’avenir de Berserk reste flou, mais c’est peut-être là tout l’intérêt : continuer à explorer les profondeurs de cet univers sombre et magnifique, et se laisser surprendre par les tournants inattendus que le récit pourrait encore prendre.