Depuis quelques années, la maison d’édition Mangetsu ne chôme pas. Après Ao Ashi, Chiruran ou encore les oeuvres du maître, elle nous propose une nouvelle oeuvre d’horreur intitulée Shigahime. Et comme le mentionne la quatrième de couverture, cette oeuvre est dédiée à un public averti. En effet, on y retrouve les thèmes de l’horreur et de la manipulation psychologique. Le tout intégré dans une histoire qui met en scène des vampires et leur familier… La première de couverture est vraiment magnifique avec un effet brillant qui accentue le côté manipulateur et sanguinaire d’un des personnages centraux du récit. D’ailleurs cette série est plutôt courte. Elle trouvera son dénouement en cinq tomes dont les trois premiers sont déjà datés. Avril et juin respectivement pour les tomes 2 & 3.
- Titre : Shigahime Tome 1
- Scénario & Dessin : SATÔ Hirohisa
- Edition : Mangetsu
- Date de parution : 16 février 2022
Synopsis Shigahime Tome 1
Osamu Hirota est un lycéen à l’existence banale et ennuyeuse. Son quotidien va prendre un tournant radical à la suite de sa rencontre avec l’envoûtante Miwako, une vampire immortelle, et de son ancien serviteur Soîchi Tachibana. Devenu à son tour son familier, il doit chasser ses semblables pour garder forme humaine. Comment Osamu fera-t-il face à sa nouvelle vie ?
Entre horreur et ascendant psychologique
Shigahime n’est pas une histoire de vampires trop classique. Même si les codes du genre sont présents, cela va un peu plus loin que ça. En effet, ici la vampire Miwako va faire d’Hirota son familier. C’est-à-dire une sorte de subalterne qui partagera son sang. Il devra en outre chasser pour la nourrir (de préférence des coeurs bien frais). Sauf qu’Hirota n’était pas consentant lors de sa transformation, il ne savait même pas ce qui lui arrivait. Pour le garder sous ses ordres Miwako va alors prendre l’ascendant psychologique sur lui. Une relation de dominant – dominé va très vite s’installer. Miwako va même aller jusqu’à sauver la petite amie d’Hirota dont la vie est en danger. Mais ce sera à la seule condition que ce dernier reste bien à son service…
Shigahime est cru certes, mais joliment réalisé
Le coup de crayon est net et précis et certaines planches sont vraiment magnifiques. SATÔ Hirohisa sait tout aussi bien dessiner la sensualité, l’érotisme et la cruauté d’une Miwako tout en nous faisant percevoir la nonchalance puis la détresse d’Hirota par la suite. D’ailleurs des scènes assez gores sont présentes (arrachage de coeur par exemple) mais l’auteur ne s’attarde jamais dessus comme pour mieux nous faire prendre conscience de la rapidité de l’action tant dans le mouvement que dans la perception qu’en ont les victimes. Toutefois, ces « moments » sont particulièrement travaillés et coeurs, viscères et autres boyaux sont très détaillés.
La mise en place de l’histoire est rapide et efficace. On cerne rapidement les enjeux qui vont nous tenir en haleine pendant quelques tomes. Le personnage de Miwako est particulièrement soigné. A la fois envoutante et mortelle, elle captive l’attention du lecteur très rapidement. Ses apparitions sont à la fois sensuelle et d’une telle brutalité que cela en est malaisant. C’est un peu tout le contraire d’Hirota, personnage banal au possible. On se doute qu’il va évoluer pris entre son nouveau rôle de familier, sa perte d’humanité et l’envie de protéger celle qui l’aime, Chika.
Le décors est posé, vivement la suite
Après cette mise en bouche (sans jeu de mots), je vous avoue que je suis bien curieux de voir comment va évoluer l’histoire. La vampire Miwako semble être crainte parmi les autres vampires et cela devrait mettre en avant quelques rivalités au sein de cette espèce. Et d’un autre côté, comment va réagir Hirota en découvrant ce qu’il est devenu ? Va-il abandonner son humanité pour s’abandonner à sa nouvelle maitresse ou va-t-il lutter pour conserver un brin d’humanité ? Réponse très bientôt.