Test Resident Evil Village sur PS5
Suite directe de Resident Evil 7, la promo autour de Resident Evil Village annonçait du lourd. Et c’est bien évidemment en tant que grand fan de la licence que j’attentais avec impatience de retrouver Ethan Winters et Chris Redfield dans ce nouvel opus. Il faut dire qu’après un épisode 6 catastrophique et une nouvelle base (autant scénaristique qu’au niveau du gameplay) du 7, j’attendais la confirmation de ce nouveau départ réussi ! Et ma foi, les premières heures de jeu m’ont ravi. Au point de le finir (en easy) en trois jours et en une dizaine d’heures. Une durée qui me convient parfaitement et qui convient tout à fait au genre.
La ferme des Bakers est un lointain souvenir
Les évènements de Resident Evil 7 semblent loin pour Ethan et Mia. Secourus par Chris Redfield, ils sont par la suite envoyés en Europe pour démarrer une nouvelle vie. L’objectif étant de se tenir loin de tout ce beau merdier et de l’attention des groupuscules terroristes qui voudraient se servir d’eux pour continuer à jouer les apprentis sorciers. Et tout se passait très bien puisque Ethan et Mia ont eu la joie d’avoir une fille, Rosemary. Malheureusement tout bascule lors d’une nuit qui s’annonçait paisible. Rosemary est enlevée. Le pauvre Ethan, lui, est trainé de force dans une camionnette qui finira renversée sur le bas côté. A peine revenu à lui, Ethan constatera qu’il est l’unique survivant du crash. Non sans mal, il se traine alors dans la pénombre avant d’arriver aux abords d’un… village. Au loin, un sombre chateau et devant lui, la suite d’un cauchemar débuté la nuit précédente.
Une première moitié incroyable !
Le village est la première zone abordée mais surtout il agira comme un Hub. Les antagonistes se positionnant dans quatre environnements distincts en périphérie de ce hub. Le premier est bien connu du public puisque la communication du jeu a été énormément centrée sur lui ou plutôt sur elle. Il s’agit bien évidemment de Lady Dimitrescu et ses filles. Cette partie du jeu est la meilleure, la plus belle et la plus riche en émotion. Chaque apparition de Lady Dimitrescu est un régal même quand celle-ci essaye de nous écharper. Plus que ça, le chateau est resplendissant. La 4K et le Ray-tracing sont ainsi mis en valeur. Surtout ce dédale qui rappelle forcément les manoirs des premiers jeux est un régal d’exploration. On oscille entre des pièces dignes de l’âge victorien et des sous-sols lugubres où plus d’un malheureux a souffert le martyre.
Le deuxième acte va prendre à contre pied le gameplay habituel d’un Resident Evil. Jouant sur l’ambiance, l’oppression et les bruitages angoissants, cette partie est également excellente. Elle joue sur une toute autre peur. Même l’affrontement final de cet acte demandera autre chose que l’habituel « Je sors mes armes et je canarde à tout va ». Une séquence originale pleine de bonnes idées.
Honnêtement cette première partie est excellente en tout point. La découverte du village, le dédale du château Dimitrescu et l’angoisse du domaine Beneviento sont un must play pour moi. Il n’y a rien à y jeter sinon que j’aurais aimé que cela dure plus longtemps.
Et une deuxième partie plus poussive
La suite du jeu est beaucoup moins inspirée et on retrouve un travers de la série. Le jeu prend une tournure plus action. Surtout, les environnements plus froids (une forteresse et une usine) sont beaucoup moins attrayants et plaisant à arpenter. Forcément la diversité de tels environnements en prend un coup. Et l’on se retrouve à déambuler dans des couloirs bétonnés similaires les uns aux autres. Même si l’on est habitué (les parties « Labo » qui concluent la plupart des RE), on se dit que Capcom n’a toujours pas trouvé la recette magique pour conclure ses épisodes en apothéose. Et puis cette volonté de toujours vouloir donner un aspect « action » et « gunfight » à ses titres me reste incompréhensible. Enfin, pour te répondre à toi au fond de la salle, oui le jeu est linéaire. On ne se balade pas où l’on veut et les différentes zones sont accessibles les unes après les autres. Certaines deviennent même inaccessibles par la suite (comme le château) donc pensez bien à tout fouiner au moment où vous êtes sur les lieux.
Toutefois, difficile de décrocher du jeu. On en vient à penser que c’est nous qui sommes à la place d’Ethan Winters. On retient sa respiration, on serre les dents et l’on progresse avec prudence à la recherche de notre fille Rose. Et cela quoiqu’il en coute ! Et il nous en coutera, car on se fait clairement violenter tout au long de ce périple. Zombie, loup-garou, et autres monstruosités ne semble vouloir qu’une chose : se délecter de notre sang. Et ce ne sont pas ces boss monstrueux et qui ponctuent chaque acte qui nous dissuaderont d’avancer !
Ethan Winters a bien changé après Resident Evil 7
Bien qu’il aspirait à une vie tranquille, Ethan n’en garde pas moins les stigmates de son cauchemar vécu dans Resident Evil 7. Mais il est aussi, dorénavant, un peu plus rompu à l’art de la survie. Du coup, on retrouve la parade qui permet d’amortir les blessures. Indispensable face aux hordes de loup-garou qui nous tomberont dessus. Mais Ethan pourra également crafter munitions, armes de jet et potions de soin sur le même principe que The Last of Us. Ceci avec des bouts de ferraille et de la poudre noire abandonnées ci et là par exemple sur les chemins infernaux de Resident Evil Village.
Et tout comme Leon dans Resident Evil 4, Ethan pourra compter sur l’aide d’un vendeur ambulant nommé Le Duc. Personnage burlesque et énigmatique, il accompagne le héros et se révélera un atout important. Dans sa boutique, on retrouve armes et munitions ainsi que de quoi les améliorer contre monnaies sonnantes et trébuchantes. Cet argent, on peut les récupérer sur les cadavres de monstre ou en revendant des objets de valeur récupérés en fouinant les décombres. Enfin Le Duc pourra sortir son tablier pour nous concocter des plats qui amélioreront notre capacité à encaisser des blessures, augmenteront notre barre de vie ou encore notre vitesse de déplacement. Pour cela, il faudra chasser le bétail qui se balade dans le village.
J’ai un trou de mémoire. Je ne sais plus si cela était déjà implanté dans le précédent épisode mais l’inventaire gagne en clarté. Le craft et les objets-clés ont leur propre écran et n’empiètent pas sur les emplacements de notre sac à dos. Quant à ce dernier (toujours sous la forme d’un quadrillage), Le Duc proposera de l’agrandir mais surtout on aura la possibilité d’agencer les éléments comme l’on veut afin de tout faire rentrer quitte à tourner certains éléments à la verticale ou à l’horizontale.
Resident Evil Village, des graphismes next-gen ?
Olalala vous allez en prendre plein les yeux. Surtout vérifiez bien que le Ray Tracing est bien activé dans les options. Son activation va vous faire perdre quelques FPS au passage (de 60 à 45 en moyenne) mais je n’ai pas trouvé cela gênant. Si le bond graphique n’est pas flagrant dans les environnements extérieurs et sur la fin du jeu (le décor ne s’y prête clairement pas), vous allez être happé par le château de Lady Dimitrescu et ses filles ou par la demeure des Beneviento. Les effets de lumières et les reflets sont clairement au-dessus de ce que l’on pouvait voir sur PS4. Cela participe activement à l’immersion et Il n’est du coup pas rare de s’arrêter quelques fois pour admirer les détails et le soin apporté aux décors.
Bon, malgré les quelques défauts scénaristiques (cohérence, rythme) j’ai vraiment aimé Resident Evil Village. Le jeu jouit de bonnes idées issus des premiers RE notamment l’épisode 4 et 7. Ajoutez à cela une très belle réalisation et une première partie residentevilesque dans le bon sens du terme, et vous avez un excellent cru pour cette année. Il faudra toutefois gommer ce défaut inhérent à la saga. Dès que l’on essaye de rentrer dans le scénario, de justifier les causes des évènements et de prendre une tournure plus action, la qualité générale de l’aventure en prend un coup. C’est dommage mais ne boudons pas notre plaisir, on a ici un excellent jeu. Et qui plus est, qui tourne magnifiquement bien sur PlayStation 5.