Test Reynatis – PS5 : Des promesses non tenues ?
Sorti en grande pompe sur PS5, Reynatis promettait une aventure exaltante mêlant action frénétique, exploration riche et narration profonde. Pourtant, malgré des idées ambitieuses et quelques points forts indéniables, le titre peine à convaincre sur plusieurs fronts. Voici mon analyse complète de cette expérience en demi-teinte.
Là où Reynatis aurait pu briller, c’est dans sa narration. L’histoire, promettant une aventure épique et dense, se noie dans une écriture brouillonne et des dialogues peu convaincants. La narration peine à captiver, alternant entre moments confus et expositions maladroites. Ajoutez à cela l’absence totale de localisation française, et le résultat devient encore plus difficile à suivre pour un public non anglophone.
Reynatis, ça parle de quoi ?
Reynatis nous plonge dans un Tokyo contemporain, principalement dans le quartier animé de Shibuya. Là, la magie est une réalité cachée et redoutée. Les individus dotés de pouvoirs magiques vivent en marge de la société. Ils sont contraints de dissimuler leurs capacités pour éviter la persécution. Le gouvernement a instauré la Magic Enforcement Administration (MEA), une agence chargée de traquer et de contrôler l’utilisation illégale de la magie. Parallèlement, des organisations comme la Guilde, qui prône la liberté d’utilisation de la magie, et les Owls, qui viennent en aide aux magiciens opprimés, évoluent dans l’ombre.
Le récit suit deux protagonistes aux trajectoires opposées :
- Marin Kirizumi, un jeune homme de 19 ans dont les pouvoirs se sont manifestés à la suite d’un grave accident à l’âge de 14 ans. Animé par le rêve de son défunt père, il s’installe à Shibuya pour accéder à l’Another. Il s’agit d’un monde parallèle réservé aux magiciens, et réaliser son ambition.
- Sari Nishijima, une ancienne policière devenue officier au sein de la MEA après que ses pouvoirs se sont éveillés lors d’une attaque de monstre en 2021. Elle est dévouée à la lutte contre l’utilisation illégale de la magie et les menaces qui en découlent. Elle est confrontée aux dilemmes moraux liés à sa mission.
Le jeu alterne entre les perspectives de Marin et Sari. Explorant leurs motivations, leurs conflits internes et la manière dont leurs destins s’entrelacent. À travers leurs interactions, Reynatis aborde des thèmes profonds tels que la discrimination, la quête de liberté et la définition de la justice. Le tout dans un monde où la magie est à la fois une bénédiction et une malédiction.
Un gameplay nerveux et stratégique
Le premier contact avec Reynatis est souvent une claque, du moins sur le plan du gameplay. Les combats en temps réel, véritable cœur du jeu, sont exigeants, rapides et immersifs. Ici, la précision est reine : les esquives jouent un rôle central, transformant chaque affrontement en une danse où la moindre erreur peut coûter cher. Cette approche ajoute une dimension stratégique bienvenue, nécessitant anticipation et réflexes aiguisés.
Cependant, cette nervosité a un prix. Les combats de boss, censés représenter le summum du défi, tombent souvent à plat. Avec leurs immenses barres de vie et leurs phases répétitives, ils peuvent rapidement devenir frustrants. Cette sensation d’affrontements injustes gâche parfois l’excellente dynamique du système de combat.
Exploration et Wizarts : une belle idée sous-exploitée
L’une des originalités de Reynatis réside dans son système de Wizarts, des artefacts à collecter au fil de l’exploration. Ces objets offrent des récompenses significatives – nouvelles compétences, crédits ou points d’expérience – incitant à fouiller chaque recoin du monde. Sur le papier, ce mécanisme est une réussite, ajoutant une couche de progression personnalisable.
Malheureusement, cette exploration est alourdie par un contenu secondaire souvent insipide et imposé. Certaines quêtes annexes, nécessaires pour progresser et faire apparaître de nouveaux Wizarts, manquent cruellement d’intérêt et de variété, rendant la progression parfois laborieuse.
Une bande-son magistrale, signée Yoko Shimomura
Si Reynatis trébuche sur plusieurs aspects, sa bande originale, composée par la talentueuse Yoko Shimomura (Kingdom Hearts, Final Fantasy XV), est un triomphe. Riche, variée et parfaitement adaptée à l’ambiance du jeu, elle sublime chaque moment, qu’il s’agisse de scènes d’action haletantes ou d’instants plus contemplatifs. Cette OST est sans conteste l’un des atouts majeurs du titre, apportant une profondeur émotionnelle et une immersion souvent absentes des autres aspects du jeu.
Malheureusement, les prouesses auditives ne compensent pas un retard graphique flagrant. Reynatis affiche des environnements vides, des textures obsolètes et un aliasing prononcé, donnant l’impression d’un jeu PS4 remasterisé à la va-vite plutôt qu’un titre pleinement optimisé pour la PS5. Les visages inexpressifs des personnages et les animations rigides viennent encore ternir le tableau.
Ce manque de soin visuel est d’autant plus décevant que le studio derrière Reynatis nous avait habitués à mieux. Ici, aucune évolution notable n’est à signaler, renforçant un sentiment de stagnation.
Reynatis : Mention Peut Mieux Faire
Reynatis est un jeu frustrant car il laisse entrevoir un potentiel énorme. Son gameplay dynamique, son système de Wizarts intrigant et sa bande-son exceptionnelle montrent ce que le jeu aurait pu être avec un peu plus de soin. Cependant, ses combats de boss déséquilibrés, son écriture maladroite et ses graphismes datés tirent l’expérience vers le bas. Il en résulte un titre qui, bien qu’agréable par moments, laisse surtout un goût amer. Un jeu réservé aux amateurs de gameplay exigeant, capables de passer outre ses nombreux défauts pour apprécier ses rares qualités.