Test Triangle Strategy – PS5 – En attendant le retour FF Tactics
En apparence, Triangle Strategy ressemble à un hommage nostalgique aux RPG tactiques japonais des années 90 : du pixel art soigné, une esthétique rétro et des cartes quadrillées qui rappellent les grandes heures de Final Fantasy Tactics. Mais sous cette allure innocente se cache une fresque politique dense, dramatique, et parfois cruelle, où alliances, trahisons et guerres de pouvoir dictent le destin de tout un continent. Square Enix et Artdink signent ici une œuvre qui assume pleinement son héritage tout en imposant sa propre voix.
Déjà disponible sur Nintendo Switch depuis 2 ans, le voilà qui arrive chez PlayStation avec son lot de trophées (100 !) à glaner tout au long de l’aventure.

Une fresque politique digne de Game of Thrones
L’histoire nous transporte sur Norzélia, un continent marqué par la terrible Guerre du Sel et du Fer. Après une paix fragile, les tensions reprennent et menacent de replonger les trois nations – le Duché d’Aesfrost, Hyzante et Glenbrook – dans un conflit sanglant.
Vous incarnez Serenoa Wolffort, héritier d’une grande maison de Glenbrook, promis à Frederica Aesfrost dans un mariage arrangé censé unir deux camps que tout oppose. Mais rapidement, les complots s’entremêlent, les couteaux se plantent dans le dos et les idéaux vacillent. Entre diplomatie, trahisons et choix impossibles, le jeu impose une narration qui évoque sans détour l’intensité d’un Game of Thrones.
Triangle Strategy multiplie les dialogues (et ils sont copieux !), mais chaque séquence a du poids : les décisions ne sont jamais anodines, et certaines vous briseront le cœur.

Un système de choix unique : la Balance des Convictions
La grande originalité du titre réside dans son système de routes narratives. Avant les grands tournants de l’histoire, Serenoa consulte ses compagnons et met leurs avis en balance. À vous de défendre votre vision grâce à des arguments récoltés lors de petites phases d’investigation.
Résultat ? Vos décisions influencent non seulement le scénario, mais aussi les personnages qui rejoignent ou quittent votre camp. Ce qui confère au jeu une rejouabilité forte : il est impossible de tout voir en une seule partie.
Cette “Balance des Convictions” crée une tension permanente : vos choix construisent votre histoire, mais peuvent aussi vous mener à des regrets cuisants. Et croyez moi, certains choix auront des répercussions glaçante même si vous pensiez faire le choix le plus moral !
Un gameplay tactique classique mais efficace
Côté mécaniques, Triangle Strategy ne révolutionne pas le Tactical RPG, mais il l’honore avec soin. On retrouve le plaisir intemporel de positionner ses unités sur un échiquier, d’exploiter la hauteur, les flancs et les attaques combinées. Chaque personnage a une spécialité claire, ce qui pousse à réfléchir avant chaque affrontement.
La personnalisation reste limitée : quelques accessoires, des améliorations progressives et trois évolutions de classe par personnage. Les fans de microgestion à la Fire Emblem pourraient trouver ça un peu léger, mais l’équilibre fonctionne bien, surtout pour les néophytes qui découvrent le genre.
Une direction artistique envoûtante grâce au HD-2D
Graphiquement, le jeu brille grâce à la technologie HD-2D, inaugurée par Octopath Traveler. Les décors en 3D se mêlent à des sprites rétro, créant un rendu moderne et nostalgique à la fois. Le tout est sublimé par des effets de lumière somptueux, bien que certains passages dramatiques perdent un peu en intensité à cause de ce style “miniature”.
Heureusement, la mise en scène est épaulée par un doublage intégral de qualité (anglais et japonais), ainsi que par de superbes illustrations des personnages, renforçant l’attachement au casting. Le sous-titrage est également de qualité avec le choix d’un vocabulaire riche.
Verdict : un incontournable du genre
Triangle Strategy n’a pas pour ambition de bouleverser le Tactical RPG. Son but est ailleurs : offrir une expérience narrative forte, où chaque choix a du sens, portée par un gameplay classique mais maîtrisé, et une direction artistique charmante.
C’est une aventure exigeante, parfois bavarde, mais profondément marquante. Ceux qui aiment les intrigues politiques, les dilemmes moraux et les récits où la guerre détruit plus qu’elle ne sauve trouveront ici une pépite. La replay value est également présente avec la possibilité de NG+ permettant d’emprunter de nouvelles voies et de recruter de nouveaux personnages.
En somme, un héritier spirituel de Final Fantasy Tactics qui s’impose comme l’un des meilleurs représentants du genre sur Nintendo Switch et maintenant sur PlayStation 5.