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Test A Plague Tale Requiem – PS5

Trois ans après A Plague Tale Innocence, les p’tits gars d’Asobo viennent nous livrer la suite des aventures d’Amicia et Hugo. Intitulé A Plague Tale Requiem, ce second épisode se déroule juste après le premier. Après avoir pu s’échapper de Guyenne et d’avoir éliminé la menace de l’inquisition en la personne de, ils pensaient surement pouvoir jouir de la vie. C’était sans compter la Prima Macula, maladie du sang capricieuse qui (sé)vit toujours en Hugo. L’histoire d’un frère et d’une soeur en proie à des évènements qui les dépassaient de loin.

Une course effrénée

A Plague Tale Requiem raconte donc la fuite en avant d’Amicia et Hugo face à la maladie qui ronge ce dernier. Accompagnés de leur ami Lucas, apprenti alchimiste, et de leur mère, il aspire à une vie paisible loin des fracas du premier opus. Malheureusement, la Prima Macula refait surface au grès des émotions qui jaillissent en Hugo.

J’attendais beaucoup du récit et j’ai été un peu (beaucoup déçu). Déjà, il s’étire beaucoup trop en longueur. Deuxièmement les dialogues étaient un peu trop simplistes, enfantin… Et enfin les antagonistes peinent à trouver leur place tandis que les héros se caricaturent eux-mêmes (Amicia crie vengeance à tout bout de champs, Hugo pleurniche tout le temps). Je le trouve un cran en-dessous de A Plague Tale Innocence. Disons que les évènements semblent déconnectés les uns des autres et parfois les choix (scénaristiques) des personnages paraissent bien étonnants.

Une Direction artistique de haute volée

Le premier épisode avait fait un gros impact et bâtit son succès sur une direction artistique formidable. J’avais beaucoup aimé A Plague Tale Innocence. Le jeu se déroulait dans un univers médiéval très bien retranscrit. La peste, les rats, la guerre contre les Anglais servaient admirablement bien de fond historique pour nous conter cette histoire dramatique. Pour Requiem, nous avons droit à la même réussite magnifiée par la puissance de la nextgen. Tout est criant de vérité ! Des effets de la météo, aux vêtements en passant par les bâtiments et les effets de lumière. Seul bémol le regard souvent vitreux des personnages lors des cutscenes.

La musique quant à elle… He bien une fois de plus c’est une réussite totale. Elle souligne habilement ce qui se déroule devant nos yeux. Tantôt apaisante, tantôt épique, l’ajout de choeurs fait monter un cran plus haut l’émotion qu’elle procure. Clairement les musiques de Requiem racontent autant l’histoire que ses graphismes ou son récit.

Un game design dépassé ?

Même si les espaces de jeux se sont un peu ouverts, on reste quand même la plupart du temps sur des arènes qui demandent d’aller d’un point A à un point B. Mais ce qui me dérange c’est qu’il n’y a pas vraiment de continuité. En réalité, plusieurs fois, il suffisait de courir en esquivant les ennemis pour atteindre la porte de fin d’arène qui mettait un terme à toutes les poursuites des gardes. Honnêtement, je trouve que cela bride énormément l’immersion.

Autre point qui montre les limites du jeu, c’est l’IA des gardes. Franchement, ils sont très bêtes. Par exemple si vous éteignez la torche d’un garde au milieu des rats grâce à un de vos sorts d’alchimie. He bien cela n’empêchera pas un second garde de venir avec sa torche exactement au même endroit et l’on peut réitérer le même stratagème… A aucun moment l’IA n’analyse ce qui a pu se passer pour donner un comportement différent au second garde (contournement, méfiance, investigation).

Enfin dernier point faible du titre, l’utilisation des rats. Effectivement ils profitaient de l’effet de surprise dans le premier épisode. Mais ce n’est pas que ça. Dans ce second épisode, les dev’ en ont abusé à mon goût. Ils sont beaucoup trop présents pour garder cet effet de peur et d’angoisse à chacune de leurs apparitions. Cela se confirme par les nombreuses courses poursuites qui se succèdent telles des raz-de-marée. Le ressort est cassé est c’est bien dommage.

Un bon jeu mais qui pourrait être tellement mieux

Bien que globalement l’expérience m’ait plu, elle reste en deçà de mes attentes. A-t-on atteint les limites d’un studio comme Asobo ? Est-ce un manque de prise de risque ? Une volonté de garder sa fanbase dans un certain carcan ? Je ne saurais vous dire. Et pourtant, dès les premiers chapitres la tension est palpable, la lumière notre seul espoir. Il se dégage de ce deuxième épisode une fatalité crasseuse extrêmement bien rendue ! Toutefois, son gameplay, ses mécaniques et ses choix de game design viennent mettre un bâton dans les roues d’une machine pourtant bien lancée…

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