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Test Ghost of Yotei (PS5) : Le digne héritier de Tsushima

On ne va pas se mentir : Ghost of Tsushima avait marqué les esprits. Malgré sa structure d’open-world que d’aucuns qualifiaient de « classique » (et ils n’avaient pas tort), le jeu de Sucker Punch avait su nous capturer grâce à une ambiance folle et des combats au sabre grisants.

Alors, quand Ghost of Yotei a été annoncé sur PS5, la question était sur toutes les lèvres : simple suite, ou véritable évolution ? Après des dizaines d’heures à parcourir la nouvelle île de Yotei, le sabre taché de sang et le SSD plein à craquer de screenshots, le verdict est tombé. Et il est, comme le jeu, tout en nuances.

Une direction artistique qui frôle le divin

Commençons par ce qui saute aux yeux. Non, Ghost of Yotei n’est peut-être pas le jeu techniquement le plus fin de la PS5. Si vous sortez la loupe, vous trouverez des textures moins détaillées que chez certains concurrents. Mais franchement ? On s’en fiche.

J’ai joué sur PS5 Slim en mode Qualité, et le résultat est à couper le souffle. La force de Ghost of Yotei ne réside pas dans son photoréalisme, mais dans sa direction artistique (DA) absolument magistrale.

Chaque forêt de bambous baignée de brume, chaque champ de fleurs balayé par le vent, chaque temple éclairé par la lune est une invitation à s’arrêter. C’est simple, ce jeu est une fabrique à screenshots. La gestion des couleurs, de la lumière et des particules (ces feuilles d’érable qui volent constamment) crée des tableaux vivants. On sent l’inspiration Kurosawa à plein nez, et ça fonctionne du tonnerre.

Un gameplay qui s’affûte, mais un monde qui ronronne

Si la forme est sublime, qu’en est-il du fond ? Le gameplay de Ghost of Yotei se divise en deux aspects : les combats et l’exploration.

Le ballet mortel des postures (et des armes)

Là où le premier opus se concentrait sur les postures de combat, Ghost of Yotei ajoute une nouvelle couche tactique : le switch rapide d’armes. C’est LA bonne idée du jeu.

Fini le temps où l’on restait 100% au katana. Ici, le jeu vous force à vous adapter. Votre katana est parfait pour le duel, mais face à un ennemi armé d’une lance (Yari), il vaut mieux dégainer les doubles lames, plus rapides, pour briser sa garde. Cette sorte de « pierre-feuille-ciseaux » martial rend les affrontements incroyablement dynamiques et visuels. L’IA est agressive, les parades sont exigeantes, et chaque victoire contre un groupe d’ennemis procure une vraie satisfaction.

L’exploration, entre contemplation et « check-list »

L’exploration, c’est le point qui divisera. Si vous cherchiez une révolution dans l’open-world, passez votre chemin. Ghost of Yotei reprend la structure de son aîné : des camps à libérer, des sanctuaires à trouver, des sources chaudes, des collectibles…

Mais (et c’est un grand « mais »), le jeu réussit à rendre cette complétion étrangement addictive.

Le monde de Yotei parvient, même de façon artificielle, à paraître vivant. On adore tomber sur une rencontre soudaine au détour d’un chemin, qui déclenche une quête annexe inattendue, nous en apprend plus sur le lore ou, tout simplement, nous offre un point de vue magnifique pour contempler l’univers. Le vent nous guide toujours, les animaux nous montrent des secrets, et l’on se perd avec plaisir dans cette nature somptueuse. C’est classique, mais c’est diablement efficace de mon point de vue.

Une histoire de vengeance (encore)

Côté scénario, Ghost of Yotei ne prend aucun risque. On reste sur un schéma très classique de vengeance et de rédemption. Notre héros (ou héroïne) a tout perdu et doit regagner son honneur tout en sauvant le peuple.

L’écriture fait le job, les personnages sont corrects, mais ne vous attendez pas à un The Last of Us version féodale. L’histoire sert surtout de prétexte pour nous envoyer aux quatre coins de l’île et justifier les combats. C’est dommage, mais ce n’est pas ce qu’on retiendra de l’aventure.

Conclusion : Faut-il acheter Ghost of Yotei ?

Ghost of Yotei n’est pas le jeu qui réinvente l’open-world. Il ne cherche pas à être original à tout prix. Il cherche « juste » à être une suite solide, généreuse et visuellement époustouflante.

Si vous aviez aimé Ghost of Tsushima, foncez. Vous retrouverez tout ce qui faisait le sel du premier, avec un système de combat encore plus jouissif et une direction artistique qui touche au sublime. Si vous cherchez une expérience narrative révolutionnaire ou un gameplay totalement nouveau, vous resterez peut-être sur votre faim.

Ce n’est pas une expérience « fabuleuse » dans le sens où elle révolutionne le genre, mais c’est une expérience de divertissement incroyablement solide et un voyage au Japon féodal dont on ne revient pas totalement indemne.

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